Le mouton noir

Le mouton noir

Coup d'oeil citoyen vers les Hauts de Lémance.

La Lémance, adjacente au Lot, cousine germaine de notre Nauze attachée à notre Dordogne, creuse avec elle une cordelière de raccord bien en amont de l'assemblage de leurs eaux au Bec d'Ambès.

Aujourd'hui jetons un regard vers les personnages en vue des Hauts de Lémance. Ils complètent et enrichissent nôtre bassin de vie mais, manifestement, comme les eaux de leurs rivière et ruisseaux, ils subissent l'attraction naturelle d'une polarité vers le sud qui partage leurs penchants. N'est ce pas, au fond, la première nécessité pour pérenniser des liens logiques et ancestraux !

 

 

 

VILLEFRANCHE-du-PÉRIGORD

 

 Des municipales sans gros risques.

 

Le canton de Villefranche-du-Périgord est officiellement retourné aux socio-libéraux depuis les dernières élections cantonales et, curieusement, au cours de cette mandature, sans qu'il n'y ait eu de municipales partielles, les villefranchois, habitués à voir leur maire, depuis 1971, se fondre dans une majorité conservatrice, même s'il ne le clamait pas à cor et à cris, ont cru percevoir une soustraction de leur nouveau premier magistrat de cet espace taillé dans le relief, qui jamais n'a voulu dire son nom, par Jean Martegoutte et confirmé par Vincent Deltreuil.

Signe des temps depuis que les Solfériniens détiennent tous les pouvoirs bien peu se hasardent à affirmer leurs réserves et encore moins à les affronter.

Dans ces communes de la ruralité profonde les élus abhorrent autant arborer leur apparentement que perdre leur écharpe. Il faut donc chercher dans les nuances.

Au moment des élections municipales dans le nouveau plus modeste canton* de la Dordogne, les candidats, dans leurs bulletins et documents électoraux, se disent tous apolitiques ; y compris celui qui regrette de ne pas avoir un verbe assez éloquent pour affirmer en permanence sa vassalité admirative au régime présidentiel d'aujourd'hui.

Les Solfériniens après un mouvement de dépit, quand ils ont échoué à la communauté de communes, et une singulière élection cantonale fratricide et bicéphale se sont raccommodés. Aujourd'hui ils pensent qu'ils ne seront plus dérangés de si tôt. Leur dernier écueil mémorable, dans ce canton, fut quand le candidat commun qu'ils présentèrent avec la droite, vibrant à l'unisson, échoua en 1967… c'est bien loin tout cela ; d'autant plus que l'élu qui, à l'époque, en s'affichant communiste, fit désordre, avant de s'éteindre, regagna, le doigt sur la couture du pantalon, la confrérie rose pâle qu'il a longuement combattue, pour la plus grande satisfaction des versatiles et des admirateurs du réceptionnaire n° 2022 de la Francisque de Pétain.

 

 

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Pour ces municipales l'autoroute parait bien protégée pour Claude Brondel le sortant à Villefranche. Il ne devrait pas avoir de concurrent. Depuis 1983 la bastide s'habitue au régime de la liste unique. Le tumulte de la transition agitée, de 1969 à 1971, de Jean Maurial à Jean Martegoutte est bien archivé.

 

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Puisque le non-cumul des mandats, s'approche, de très près, des calendes grecques, on ne s'attaque pas aux privilèges des barrons,  il n'y a rien à dire à Orliac où les électeurs n'auront d'autre latitude que de valider l'heptagone de François Fournier, le dernier conseiller général du futur ancien-canton.

 

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À Campagnac, commune dont l'électorat fut le plus marqué à gauche du canton, la symbiose parfaite des consensuels a toujours su priver la cité campagnacoise de l'élection d'authentiques progressistes, en nombre suffisant, pour faire bouger les lignes. Sauf énorme surprise de dernière minute, il n'y aura pas besoin de dégager l'autoroute pour Daniel Maury.

 

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L'époque des élections animées, à Loubéjac, paraît bien évanescente et son maire, sans percevoir l'ombre d'une diversion, naturellement, repart. Alain Calmeille présente la particularité d'afficher non son étiquette, ne troublons pas la rédaction des chèques en blanc des électeurs, mais son affinité avec la structure intercommunale du Fumélois. Pourra-t-il remettre en cause son lien communautaire? L'avenir, d'ici 2020, le dira peut-être.

On notera que les Hauts de Lémance seraient plus en harmonie avec le Fumélois, où s'achève le cours de la rivière qui unit le Périgord et le Haut Agenais,  qu'avec le plus lointain bassin du Céou.

 

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À Mazeyrolles, la deuxième commune du canton, elle regroupe trois anciennes communes dissoutes, la droite était chez elle, immuable et souveraine, jusqu'au début de ce siècle et il faut certainement remonter très loin pour retrouver trace d'un bien éventuel exécutif de gauche modérée. Les marées rose pâle ont sapé le paysage et, peut-être, ont troublé le maire sortant José Maury qui, depuis plusieurs mois, laissait entendre qu'il ne solliciterait pas le renouvellement de son mandat. Ce vœu pieux, naturellement, avec l'hiver doux, fondit comme neige au soleil. Bien entendu il repart mais les solfériniens risquent, peut-être, de vouloir s'inviter dans le débat pour regarder si, sait-on jamais, leurs succès nationaux, obtenus par défaut et par les délices du "vote utile", pouvaient se transformer en succès local sans ambiguïté. Pour l'heure rien n'est absolument certain.

 

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J-Pierre Curat, l'inamovible maire de St Cernin, conservera-t-il son écharpe au gland d'or ou devra-t-il se résoudre à céder son fauteuil à Daniel Conchou. La clé de cette question est entre les mains des Saint-Cerninois.

 

La commune à suivre. St Cernin-de-l'Herm risque d'être la seule  commune du canton à connaître une situation remuante. Jean-Pierre Curat, le maire sortant de cette commune, qui après avoir ravi l'héritage municipal du châtelain-maire, il ne passait pas pour marxiste, tenta sa chance aux cantonales, en 1979, sous l'étiquette du P.S. Il compte six mandatures de premier magistrat. En principe il aimerait repartir mais pour ce faire il  devra recomposer car bien peu de ses colistiers le suivraient. Il faut dire que dans cette commune, lors des dernières municipales, l'élection du premier maire-adjoint fut acquise sur un "fond d'atypisme" peu ordinaire. Daniel Conchou, conseiller municipal, il a été le premier maire-adjoint lors de la mandature précédente, avant l'hégémonie sans partage des Solfériniens, fut à la tête de la communauté de communes. Il fait figure de challenger plus que sérieux et c'est probablement dans cette commune, où se rencontrent Ménaurie et Lémance, qu'un risque probable et sérieux de changement de majorité se dessine.

 

 

Trois communes, sur les neuf du canton, sans s'en réclamer ouvertement, seraient, plutôt, à estampiller dans les terres à reconquérir par les Solfériniens.

 

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À Besse cela fait 55 ans que la S.F.I.O perdit la commune et 37 ans que la mairie est considérée à droite avec même, cerise sur le gâteau, un maire qui osa parrainer le candidat  de l'extrême-extrême droite en 2002. Certains ont tordu le nez mais, toute honte bue, il n'y eut pas la moindre réaction mitterrandiste au conseil municipal et, pire, la dynastie ne fut pas inquiétée aux élections suivantes. On voit très mal comment l'équipe consensuelle, remaniée par décès, pilotée par Francis Malvy, où cohabitent dans l'osmose parfaite des gens proches de l'U.M.P et du P.S serait troublée.

 

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À Prats-du-Périgord une vieille figure affirmée de ce que la population appelle encore le P.S chut, il y a 13 ans, au bénéfice d'une personnalité inclassable qui, en privé, se dit gaulliste. Dans un passé récent il fit corps avec la dernière communauté de communes précédant l'inféodation au P.S. Cette petite commune, qui fut franchement mitterrandiste, n'a probablement personne qui puisse faire jeu égal avec Michel Gauthier-Milhac, le sortant, ou cela serait plus qu'un séisme.

 

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À Lavaur la mairie qui, tacitement, fut mitterrandiste ne l'est plus depuis les dernières élections. Il faudrait plus qu'une énorme surprise pour inverser la situation d'autant plus qu'on ne voit pas qui pourrait entrer en lice pour changer la donne et évincer Michel Lapouge.

 

Depuis la Libération on ne relève que six élections, sur plus de cent, où le suffrage universel a apporté une inflexion aux schémas proposés par les appareils sortants.

Dans les maisons cossues de ces terres d'alternat de la France et l'Angleterre une vieille légende caustique voulait que les maîtres de maison fassent frapper leurs plaques de cheminée d'un côté à la salamandre de France et de l'autre au lion d'Angleterre. Dans ce canton de Villefranche, un des plus proches de la Haute Gascogne, l'histoire, nous a appris que les Gascons ont une superbe aisance pour s'adapter...

 


On notera que l'on parlait bien peu de parité il y a une quarantaine d'années. En 1977 deux dames Odile Dauriac et Marie-Marguerite Puech, que je salue respectueusement, ceignaient l'écharpe tricolore de maire à Prats et à Lavaur. En 2014, sauf un énorme coup de théâtre, le club des maires de ce canton demeurera exclusivement masculin. L'avancée historique, mise en relief par les adeptes du pouvoir de notre temps, localement, sera une lettre morte emportée par les ondes de la Lémance.

 

* Monpazier était le canton le moins peuplé du département. Villefranche-du-Périgord vient de lui ravir cette place.  



29/01/2014
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